dimanche 19 février 2012

L'histoire du cheikh Ahmadou Bamba et du mouridisme

 

 

Histoire

Fils de marabout de la confrérie de Xaadir (Qadiriyya) (La plus ancienne du Sénégal).Cheikh Ahmadou Bamba était un musulman ascétique et mystique qui écrivait sur la méditation, les rituels, les études coraniques. Bien que ne supportant pas la conquête française, il ne suivit pas la guerrilla que faisait les plus célèbres marabouts Tidjanes. Il prèche cependant avec succès la paix et promet le paradis à ces disciples. Il fonde la ville de Touba en 1887. Ayant parvenu à convertir plusieurs rois de la région et pouvant mobiliser de très nombreux disciples, il est accusé par administration coloniale française de préparer une guerre sainte. Aussi, il est exilé en 1895 au Gabon. Il est libéré en 1902 et retourne à Dakar en 1902, après 7 ans et 9 mois d’exil dans la forêt équatoriale, puis envoyé en Mauritanie entre 1903 et 1907. De ses exils, de nombreuses légendes sont nées. Après 1910, les autorités françaises réalisent que Bamba ne désirait pas la guerre , ainsi puisque la doctrine de Bamba les servaient, elles décident de collaborer avec lui. Bamba reçu la Légion d'honneur pour son aide dans le recrutement militaire pour la Première Guerre mondiale. Son mouvement pris de l'ampleur en 1926 quand la construction de la Grande Mosquée de Touba, ou il est inhumé, commença. Son tombeau est lieu de pèlerinage. Après sa mort la confrérie des Mourides, fut dirigée, avec une absolue autorité sur ses disciples, par ces héritiers.

Sa Légende

Appelant les hommes à se tourner vers Dieu, prêchant la non violence, la quête du savoir utile, le travail, le courage pacifique, la détermination et la foi en Dieu. Il déclarait : "Je ne crains que DIEU, je porte mes espoirs en DIEU, rien ne me suffit si ce n’est la religion et la science." le Cheikh fut l’objet de plusieurs épreuves parmi lesquelles, celle du lion affamé du jardin zoologique de Sor. " Ce jour, il fut enfermé avec un lion qui se montra aussi docile qu’un mouton. " Le Cheikh paisible et sage, déclarait toujours : " Jamais je ne porterai préjudice à qui que ce soit. " Enfermé dans un cachot, le Cheikh récite les sourates de la vache et de la famille d’Imrane.
Le père des historiens et poètes de la confrérie des Mourides Serigne Moussa Ka nous raconte : " Ce jour, le Cheikh eu une vision de sa mère Sokhna Diarra qui l’exhorta à continuer à servir Dieu et son Prophète. Une nuit de vendredi, ses ennemis l’enfermèrent dans une cellule obscure où étaient plantés des poignards et des pointes. " Envoyé par son Seigneur, l’Ange Gabriel protégea Cheikh Ahmadou Bamba qui ne fut pas blessé. Il fut conduit dans une ruelle où un taureau dressé à tuer fut lancé contre lui. A sa première charge, il tomba raide, mort devant le Cheikh grâce à l’assistance de l’Ange Gabriel. A bord du navire, au moment de faire ses ablutions pour la prière de midi (Zuhr), une dame se présente devant lui avec la ferme intention de l'en empêcher. C'est alors qu'intervinrent les anges. Ils portèrent le Cheikh à la surface de l'eau où il fit, dans la paix et la tranquillité sa prière. Au Congo, le Cheikh connut toutes les difficultés. Il fut jeté dans le feu par des mercenaires voulant faire leur propre loi, mais les flammes épargnèrent le serviteur du Prophète. " Ce jour il fut précipité dans un feu par ses ennemis enterré à l’image du Prophète Abraham, le père du monotéïsme. "


Le Mouridisme


Définition

« Je n ’ai point fondé une confrérie (TARÎQA), j’ai plutôt trouvé la voie qu’avait scrupuleusement suivie le Prophète et ses compagnons entièrement flétrie, je l’ ai défrichée le plus proprement, je l ’ai également rénovée dans toute son originalité et lancé l’ appel suivant : Tout pèlerin qui désire partir peut venir voici la voie réhabilitée : cette voie est celle du pacte d’allégeance » dixit : Cheikh Ahmadou Bamba
Ces propos du fondateur du Mouridisme ne laisse aucun doute sur sa mission et la raison fondamentale : la réhabilitation des valeurs culturelles de base de l’Islam dans le service du meilleur des envoyés Mohamadou Rassouloul Lah (Paix et salut sur lui). Selon toujours les propos de son fondateur, le Mouridisme est né de « La FOI par le TAWÎD, la LOI par le FIQ et la VOIE par le TAçAWWUF » et se fixe comme unique objectif la FACE de DIEU, le TRES HAUT le GENEREUX. C’est ainsi que tous ceux qui ont répondit à l’appel son désignés sous le terme de Mouride autrement dit un Aspirant à DIEU (Murîdul-l-lâh).

Historique

DAROU SALAM 1304-1305H. (1886-1887)


C’est à Dârou SaIâm où le SEIGNEUR qui efface les épreuves de ceux qui sont constants dans Sa Cause lui indiqua une Terre qu’iL a LUI-MEME promue au rang de Cité Bénite, de Maison de DIEU. DIEU la lui indiqua parce que l’endroit manifestait des Signes de la TOUTE-PUISSANCE DIVINE. C’est une Demeure qui dans toutes ses limites sacrées est sous Protection Absolue de DIEU ; c’ est également une Demeure dont l’ inviolabilité est entièrement du ressort du GARDIEN-VIGILANT . Son nom de baptême est TOUBA, elle fut fondée à la fin de 1305.h (1887) et au début de 1306.h (1888).


Touba Fin 1305H. - 1312H. (1886-1895)


Le TRES-HAUT et servir le Prophète, en dispensant une éducation spirituelle aux Mourides : ceux-là qui sont préoccupés par l’Agrément de DIEU. L’installation de la Cité se poursuivait, les disciples affluaient sans cesse quant à lui, il s’engageait davantage, persévérant plus profondément dans ses convictions et ses aspirations. Et sa détermination fut telle que le Prophète formula dans son pouvoir discrétionnaire une requête, auréolant la si haute fidélité de son disciple. Ecoutons le Cheikh : "l’Envoyé de DIEU a sollicité auprès de LUI (DIEU ) que je sois son serviteur tout en restant l’esclave de DIEU" C’est là ou sept années d’intenses activités de dévotion furent couronnées par la retraite spirituelle du Ramadan 1312.h (1895), dans la Mosquée érigée dans sa demeure à Dâru Quddûs. Lors de cette retraite spirituelle ( Ictikâf), le Prophète, son Maître, lui apparut, escorté par la légion des vaillants combattants de Bedr pour l’élever au rang de Pôle de son Epoque, alors qu’il était à trois mois de la quarantaine. Nul avant lui n’ avait accédé à ce mérite sans voir atteint les quarante ans fermes. Les honneurs attachés à la cérémonie ne suffirent pas pour assouvir ses aspirations, car en voyant ceux qui sont inséparables de l’Elu et connaissant ce qui leur accordât ce rang qui est selon le Coran "Un degré supérieur" , il eut l’ambition d’être un des leur. Ces derniers, les Gens de Bedr, ont fait leurs preuves avec le sacrifice suprême par le sang pour élever la Voix de DIEU par conséquent, l’ambition du Cheikh était d’accepter de faire ce que ces nobles avaient fait contre les infidèles pour témoigner leur soumission à DIEU et leur allégeance à l’Elu. Le sacrifice du sang étant une prescription abrogée, le Prophète lui signifia que la contrepartie est une somme d’épreuves trop lourdes ayant fait échouer tous les prétendants avant lui et n’eut été son secours, ils tomberaient tous dans la disgrâce. L’avertissement de son Maître ne dérangea aucunement sa détermination, et ce, pour trois raisons s’octroyer le monopole définitif de la Voie du Pacte d’Allégeance éprouver sa foi à travers les divers aspects de la sagesse Divine comme l’Elu intercéder en faveur des disciples auprès de l’ELU. Le Pacte des épreuves fut signé. Il fut mis en confrontation avec ses ennemis contemporains. Il quitta TOUBA qui est sous une protection absolue pour subir ces épreuves et s ’installa à MBacké Bâry, après la rupture du jeûne de l’an 1312.h (1895). DIEU ne déçoit jamais l’attente , la requête de l’Elu ; IL venait de mettre le Cheikh sur les traces des épreuves du Meilleur Serviteur.


MBACKE BAOL 1301-1304H. (1806-1887)


La même aspiration exceptionnelle qu’il avait en DIEU fut convertie dans le service de son Maître Spirituel MOUHAMMAD l’Envoyé de DIEU (Rasûlal-Lâh) son Patron, car c’est auprès de ce dernier que DIEU l’envoya. Et l’aspiration qu’il avait envers l’Elu était telle qu’il passa tout le temps à faire le Panégyrique de Celui au sujet de qui il nous dit Je Lui dois, pour la Face de DIEU et non pour autre chose, quelque chose qui l ’enchante, cela est en effet un service qui confond tous les autres services." Dans cette profonde aspiration à servir le Prophète, il se confronta constamment à toutes les difficultés sur son chemin, comme trouver une terre d’accueil où dominerait la Voix de DIEU. A Mbacké Baol, son influence s’agrandissait il était devenu le point de mire de la Communauté Musulmane. L’approbation des disciples était non seulement massive, mais ses adhérents appartenaient a toutes les catégories de l’échiquier social (princes, personnalités religieuses et le petit peuple). Sa constance dans le service de l’Elu semblait être la solution des maux du Dâr al Islâm.Il y’avait autour de lui les opprimés, d’anciens ennemis de la France et des vertueux qui attendaient un Guide Spirituel. Le Cheikh faisait subir à ses disciples des exercices pieux interminables par l’alchimie spirituelle de ses écrits et les initiait dans toutes les branches et disciplines du travail. C’est ainsi qu’ils avaient atteint un degré de perfection tel qu’ils surpassèrent leurs semblables dans le sacrifice de l’âme et des biens pour la Face de DIEU. Avec cette émergence dynamique, le Cheikh était devenu insupportable aux yeux de ses proches, des administrateurs et des aristocrates. Devant la double pression de ceux qui affluaient vers lui et de ceux qui lui furent hostiles, il émigra à la recherche d’une terre de paix avec ses disciples, considérant les autres comme les feux de l’alchimie dans son objectif - L’Islam ne donne pas de Promotion à quelqu’un sans l’avoir éprouvé - il quitta MBacké Baol en 1304.h (1886).


1300.h (1882) - 1301.h (1883)


Dès le début de 1300.h (1882) le Cheikh révéla son ambition : la providence lui offrit le contexte exceptionnel de prouver la foi exclusive qu’il témoignait a DIEU et d’obtenir une promotion publique au rang de vertueux. Il déclina l’offre du notable chargé alors de l’oraison funèbre de son père Serigne MBacké Mor Anta Sally et lui rétorqua après les civilités d’usage : "Quant au Damel (Roi), je regrette vivement, il n’est pas de mes usages de fréquenter les souverains ; je ne suis pas tenté par leurs biens, encore moins par leur prestige. Je ne cherche des honneurs qu’auprès du SOUVERAIN SUPRÊME." Et, séance tenante, il fit couler redoutablement son encre contre cette tentative de corruption manifeste : Ils m’ont dit "penche vers les portes des sultans et tu seras comblé infiniment." J’ai répondu : je me suffis à DIEU et ne trouve satisfaction qu’en LUI et jamais je ne donne mon agrément en dehors de la Religion et de la Science" Je n’ai de crainte ou d’espoir qu’en mon ROI, IL me protège et m’enrichit. Comment disposerais-je d’ailleurs ma destinée entre les mains de ceux qui, de leur sort, sont aussi indigents que les pauvres ? Et comment donc la satisfaction des besoins me pousserait-elle à fréquenter les parterres de Satan ? Si je suis dans l’affliction ou dans la nécessité, j’invoque le MAITRE du TRÔNE ; IL est l’ASSISTANT, l’OMNIPOTENT ; DIEU commande à Sa guise à qui relève de Sa VOLONTE. S’IL veut hâter une chose, celle-ci se réalise rapidement ; S’IL veut l’ajourner, cette dernière s’attarde momentanément. O toi qui me blâmes ! n’abuse pas outre mesure ; cesses de me blâmer ! car mon renoncement au Bas-Monde ne m’afflige guère. Donc , Si mon seul défaut est mon rejet des biens des roitelets, c’est là un précieux défaut qui ne me déshonore pas. CHEIKH AHMAD0U BAMBA lança ainsi un défi foudroyant aux sultans et aux dignitaires religieux et s’adonna davantage à DIEU. Le Cheikh ne se sentait plus orphelin, car DIEU LUI-MEME déclare Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de moi par des actions dévotes, jusqu’a ce que je l’aime ;et quand je l’aime je devient les oreilles par lesquelles il entend, l’œil par lequel il voit, la bouche par laquelle il parle et les pieds par lesquels il marche. Il dit également : "Quiconque se rapproche de Moi de l’espace d’un empan je m’approche de lui de l’espace d’une aune " Et dans cette profonde aspiration à DIEU, en qui il avait sans conteste une soif ardente qui limitait ses activités d’enseignant, il déclara "DIEU m’a révélé Sa Face sans m’égarer, agréant ainsi ma vie." Il devint ainsi un esclave de DIEU agrée. La grandeur de DIEU fut telle qu’en la découvrant, il sentit aussitôt la nécessite d’honorer le Pacte Primordial de soumission qu’Il (le Cheikh) avait engagé avec LUI (DIEU) depuis la Pré-éternité (Azal). Face à cette ambition, DIEU lui indiqua le Prophète MOUHAMMAD à qui IL a disposé la Sagesse du Pacte Primordial. Alors le Cheikh déclara : "DIEU m’a indiqué le Prophète MOUHAMMAD" Et, solennellement, il rendit un hommage : "Accorde ta prière et ton salut à celui qui a répondu le premier par "oui sans doute !" le jour de l’interrogation "Ne suis je pas..." (Yawma Alastu) avant la prononciation des autres." DIEU procéda ainsi parce que notre Seigneur MOUHAMMAD est le Maître de toutes les Voies menant à DIEU. Il est aussi celui qui proposa aux croyants la Voie du Pacte d’Allégeance, et dont la réhabilitation nécessitait un candidat qu’Il cherchait en vain jusqu’au début du 14ème centenaire. En 1301 .H (1883), le Prophète lui apparut, venant de la Part de son SEIGNEUR, le Cheikh se confia entièrement à Lui, Lui prêta serment d’allégeance pour impétrer l’Agrément de DIEU. Le Prophète devint son Maître Spirituel et il abandonna toutes les voies spirituelles qu’il avait adoptées, les reniant même, il avait rencontré le Maître des Voies qui lui ordonna de ne plus dispenser un enseignement théorique, mais plutôt une éducation spirituelle. Aussitôt après cette rencontre, le Cheikh s’adressa à ses disciples en ces termes "Ceux d’entre vous qui étaient venus ici dans ledessein d’acquérir la science religieuse sont priés désormais d’aller chercher un autre maître ; par contre, ceux parmi vous qui ont la même ambition que moi peuvent rester avec moi, mais seront tenus d’observer scrupuleusement ce que je leur ordonnerai de faire." Cette déclaration fut étrange pour certains, ils l’accueillirent comme un coup de foudre ; pour eux, une pareille attitude confirma la calomnie de certains dignitaires qui le qualifièrent de par son zèle de dèsiquilibrè et se retirèrent purement et simplement. Cependant, un petit nombre d’entre eux reçut cette déclaration comme une aubaine . Ce fut pour eux l’occasion de prouver qu’ils étaient à la recherche d’un Homme comme lui. CHEIKH AHMADOU BAMBA proclama : " Je n’ ai Point fondé une confrérie (Tarîqa), j’ai plutôt trouvé la Voie qu’avaient suivie le Prophète et ses compagnons entièrement flétrie, je l ’ai défrichée le plus proprement, rénovée dans toute son originalité et j’ai lancé l’appel suivant : tout pèlerin qui désire partir peut venir ; voici la voie réhabilitée." Cette Voie est celle du Pacte d’Allégeance." Par conséquent, le groupuscule qui resta était lié à lui par un serment d’allégeance CHEIKH AHMADOU BAMBA était alors leur Maître spirituel. La vie du Cheikh et de ses partisans prit un tournant décisif. Cette phase dans laquelle la tournure se produisit est celle de la révélation, écoutons le Cheikh pour plus de précisions Il est parmi les prodiges du fils d’Abdallâh - Puisse DIEU lui accorder Paix et Salut, (DIEU) le SUBSISTANT Qui éclaire l’humanité par l’intermédiaire des Saints jusqu’à la fin des temps, chacun (d’eux) étant garant de la Coutume Sacrée (Sunna) de l’Elu, la préservant des innovations blâmables (Bidda) d’avoir inspiré à son serviteur "Proclame ce qu’on te demande d’annoncer" (Façdac). De lui avoir ordonné sur lui sur sa famille et sur ceux qui l’ont suivi la plus pure prière de DIEU D’instruire ses aspirants et quiconque accepte ses conseils parmi les gens de l’époque et il l ’a fait accéder à la proximité de DIEU après l’avoir dépouillé des tares et honoré de parure. (in Illimunation des cœurs "Munawwiru çudûr" vers 203-208) Toujours en 1301.h (1883) à MBacké Kajoor, avant de partir pour MBacké Baol, le Cheikh fit la déclaration suivante : l’OMNISCIENT m’a abreuvé des sciences et de leur charisme, certes IL est l’OMNISCIENT Je détiens une science autre que livresque alors ne ménage point ton ardeur dans le service que tu me rends. Par considération pour l’Elu (Al Muçtafâ) - sur Lui la Paix et le Salut de DIEU - le GENEREUX m’a accordé le charisme du Coran et des Sciences Religieuses. DIEU a mis dans mes Ecrits les secrets de la formule : "Il n’y a point de divinité si ce n’est DIEU" IL m’a accordé des faveurs irréversibles et, grâce à LUI, je suis devenu un rempart et un asile ; c’est là la faveur que DIEU accorde à qui IL veut, LUI Qui m’a donné l’ordre de proclamer "Venez chercher refuge auprès de moi". Ce qui veut dire : DIEU m’a donné l’ordre de proclamer que je suis un asile et un recours, quiconque veut le bonheur ICI-BAS et dans l’AU-DELA doit chercher refuge auprès de moi. Désormais, CHEIKH AHMADOU BAMBA était sous la tutelle spirituelle légale de notre Seigneur, du prophète Mahomet l’Envoyé de DIEU - Paix et Salut sur Lui, son Maître à qui il vouait une dévotion exemplaire, un amour profond. Il le dit lui-même. "la Raison de mon service rendu au Prophète est l’amour intime que j’ai de l’essence de son être." Avant la fin de l’année 1301.h (1883), il avait une influence considérable, les souverains locaux, les dignitaires religieux parlaient de lui, les disciples affluaient de toutes parts et lui témoignaient les égards au-dessus de ce qu’ont voulu lui faire prétendre auprès des rois. Il entreprit alors d’émigrer à MBacké Baol.


Le pacte d’allégeance 1300-1301.H / (1882-1883)


C’est un parcours qui fut un marathon de 12 ans - allant du mois de Muharram 1300.h au mois de Ramadan 1312.h -. CHEIKH AHMADOU BAMBA confirma avec un groupe de mourides bien connu le Pacte d’Allégeance "Bayca" Le Prophète MOUHAMMAD ( Paix et Salut sur Lui) est le Premier à témoigner le Pacte Primordial de soumission à DIEU: l’homme ne remplira sa mission sur terre qu ’en se soumettant exclusivement à DIEU - c’est pourquoi au terme de sa mission, il nous laissa l’Islam comme Voie Royale du Pacte d’Allégeance. Les fils d’Adam qui eurent la Faveur DIVINE de répondre les premiers lorsque DIEU dit : "Ne Suis-je pas votre SEIGNEUR ?" sont ceux qui, Ici-bas, sont restés par pure Faveur DIVINE fidèles à leur engagement : ce sont les vertueux. Au terme de la vie du Prophète, le vertueux en qui DIEU trouvera une foi exclusive intacte, au-dessus de toutes les autres aspirations, héritera de la Mission de l’Elu et servira de modèle de soumission à la communauté musulmane. Ce dernier assumera le combat suprême par son âme vis-à-vis des autres dépendances en dehors de DIEU c’est le combat de l’indépendance du culte exclusif à rendre à DIEU qui valut la satisfaction de DIEU au Prophète et à ses compagnons qui ont versé le sang pour adorer leur SEIGNEUR exclusivement. C’est le Prophète qui proposa l’Agrément de DIEU aux musulmans à Hudaibiya, c’ est Lui qui leur indiqua la voie de cette Faveur Suprême du succès . Les musulmans engagèrent le Pacte d’Allégeance et exécutèrent scrupuleusement ses ordres sans jamais contrarier sa volonté, en Lui disposant la leur, leur raison et leurs désirs. Le Pacte de la Guerre (Baycatul Harb), les musulmans l’engagèrent à cAqaba ils mirent en gage leur vie et leurs biens jusqu’à ce que l’Islam se répande. Cela fut fait sur le champ de Bedr où les martyrs ont, dans leur agonie attesté qu’on leur a ouvert les portes du Paradis et, chacun d’eux fut pressé d’y entrer et de quitter la terre. "DIEU s’est fait céder par les croyants et leur vie et leurs biens, il leur a donné en échange le Paradis. Ils combattent sur le chemin de DIEU en tuant et se faisant tuer. C’est là une promesse authentique de DIEU dans la Thora, l’Evangile et le Coran. Qui tient mieux que DIEU ses engagements ?" (s9V111) Après la bataille de Bedr, le Prophète fut convaincu que la Religion de DIEU s’était répandue et qu’avec cette victoire de l’Islam, l’infidélité était vaincue pour de bon. Allors, il proposa aux musulmans le Pacte d’allégeance et ce, en contrepartie de la Satisfaction du TRES-HAUT. "DIEU a été réellement satisfait des musulmans lorsqu’il te prêtait Serment d’Allégeance sous l’arbre."(548V18) Au 14 ème siècle, il fut très aisé de retrouver celui qui allait dominer le siècle par sa foi exclusive en DIEU.


De la Réhabilitation du Pacte d’Allégeance au Rang de Serviteur Privilégié.


Conformément à la démarche que nous avons empruntée, la séquence présente des thèmes qui matérialisent la déclaration eschatologique du Prophète . C’est une phase qui renferme un enseignement religieux profond et non un récit très plat de faits et d’évènements. Cette étape est un marathon de 12 ans parsemé d’épreuves, mais plein de profits spirituels et de bienfaits, et riche en enseignement religieux. La séquence se bâtira donc sur quelques thèmes essentiels qui inculquent aux musulmans, et particulièrement aux mourides, les valeurs culturelles de base de l’Islam, réhabilitées de façon vivante par CHEIKH AHMADOU BAMBA. Le découpage de la séquence est ainsi agencée : le Pacte d’Allégeance ; - 1300-1301 H (1882-1883) : l’Etape de Mbacké Cayor ou la foi exclusive du Cheikh en DIEU et sa promotion publique au rang de vertueux. - 1301-1304 H. (1883-1886) : Mbacké Baol - 1304 H. (1886) : Dârou Salâm - 1305 et 1306 H. (1887-1888) : TOUBA

Les Khalifes ou Successeurs

Statut et Mission


Bien qu’étant tous des fils de Cheikh Ahmadou Bamba, chacun d’eux à troqué le lien de sang contre un lien d’allégeance se réclamant tous ses fervents disciples et ses serviteurs infatigables. Leur statut et leur mission seraient compris d’avantage en faisant un rappel sur le sens et le rôle du Khalifat en Islam. Seydouna Abou Bakr, Seydouna Oumar, Seydouna Ousmane, et Seydouna Alioune avaient comme tâche entre autre d’assurer la bonne gestion du patrimoine islamique, de veiller au respect stricte de la ligne de conduite islamique, de guider la communauté musulmane dans la bonne voie. Ce sont ces mêmes rôles qu’assurent les nobles khalifs au nom de Cheikh Ahmadou Bamba. Magistères suprêmes du mouridisme, ils sont les garants de l’héritage que nous a légué Cheikh Ahmadou Bamba, porte parole de Serigne TOUBA ils sont ainsi les guides de la communauté mais aussi les références mieux, l’incarnation des recommandations du Cheikh a tous les disciples : l’adoration de DIEU et le travail. Représantants de Cheikh Ahmadou Bamba, ils orientent les discilpes leur donnent les recommandations qu’ils doivent observer strictement en vu d’obtenir l’agrément de leur maître Cheikh Ahmadou Bamba ce qui n’est autre que celui du prophète donc celui de DIEU le TRES HAUT. L’actuel khalif et ses prédécesseurs ses vénérables aînés ont fait revivre chaleureusement aux mourides toutes les vertues attachées à la personne du Grand Cheikh et ils se sont aussi distingués par des actions qui réalisent le voeux de leur maître.


Premier Khalife: Cheikh Mouhamadou Moustapha MBACKE, né en 1888 à Darou Salam: (Khalife de 1927 à 1945). Second Khalife: Cheikh Mouhamadou Fadilou MBACKE, né en 1888 à Darou Salam: (Khalife de 1945 à 1968). Troisième Khalife: Cheikh Abdoul Ahad MBACKE, né en 1914 à Diourbel (Khalife de 1968 à 1989). Quatrième Khalife: Cheikh Abdoul Khadr MBACKE, né en 1914 à Daroul Alim: (Khalife de 1989 à 1990). Cinquième Khalife: Cheikh Saliou MBACKE, né en 1915 à Diourbel(Khalife de 1990 à 2007). Actuel Khalife Cheikh Mouhammadou Lamine Bara Mbacké Falilou (Khaliffe depuis décembre 2007)

Expansion et développement

Traiter de l’expansion du mouridisme et de son développement reviendrait à faire la géographie du mouridisme et un tour d’horizon des réalisations qui ont jalonné son parcours séculaire. Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme qui contrairement à ce qui semble répandu n’est pas une confrérie mais l’Islam réhabilité, dès le début de sa mission a inquiété plus d’un à cause de l’engouement des disciples, de leur ardeur et de la foi inébranlable qu’ils portaient à ses enseignements. En 1304h (1886) déjà, à Mbacké Baol, l’affluence des disciples était tel que la route menant à sa maison pouvait se comparer à celle qu’empruntaient chaque matin les hommes et femmes se rendant au marché. Vers les années 1925, l’administration coloniale après une étude commanditée pouvait espérer qu’au terme du séjour terrestre du vénéré Cheikh, le mouridisme ne serait qu’une ’’multitude de petites chapelles’’ avec à la tête de chacune un marabout se réclamant du leadership. Certaines autorités religieuses non mourides devant l’ardeur et l’enthousiasme des disciples avaient vite conclu que le mouridisme n’était qu’un feu follet. En 1913 déjà AUJAS, un administrateur colonial écrivait : " Le mouridisme étend son action partout. Il n’y a presque plus un coin au Saloum qui ne renferme quelques mourides. Les colonies mourides sont surtout nombreuses à Gossas Guinguinéo, à Kaolack, à Sokone, à Birkilane, à Kaffrine, et à Koungheul. Les Peuhls eux-mêmes sont travaillés et deviennent adeptes de la secte. Le Sérère sollicité se fait aussi mouride.... "

Le mouridisme au Sénégal et à l’étranger

Au Sénégal


Toute fois, ce qui est sûr et aisément vérifiable c’est l’implantation et l’omniprésence du mouridisme partout au Sénégal. Il n’existe de régions, de villes ou de villages même les plus reculés qui n’enregistrent des membres de la communauté mouride. Les villages du nom de TOUBA plus une particule telle que TOUBA-Sanogo, TOUBA-Mouride, TOUBA-Saloum, TOUBA Toul etc. pullulent partout au sénégal. Il n’existe pas de ville au Sénégal où l’on ne peut noter une forte concentration de mouride et de résidences construites pour SERIGNE TOUBA. Dans certaines villes ces résidences sont déjà achevées et gérées comme des centres d’accueil, de rencontre, pour les mourides mais aussi des espaces où l’on se réunit pour la célébration des évènements mourides. Dans d’autres elles sont en cours de construction. De Dakar à Ziguinchor, du Fouta à Kédougou, le disciple mouride en voyage n’est jamais solitaire ; il est sûr de rencontrer quelque part un frère condisciple mouride. Une précision de taille s’impose à cet égard : le Mouridisme, loin d’être un simple mouvement patriotique sénégalais encore moins l’expression d’un "Islam noir", est la réhabilitation de l’Islam dans toute son authenticité. Son fondateur dans son appel dira : "Tout pèlerin qui désire partir peut venir ; voici la voie réhabilitée". Autrement dit, il transcende les clivages géographiques ou ethniques et culturels. On peut en trouver l’illustration dans les multiples adhésions d’hommes et de femmes provenant des quatre coins du monde. Au Grand Magal de TOUBA il est aisé de rencontrer une colonie de Socès, de Diolas ou de Bambaras parlant très difficilement le Wolof quand ils s’y essaient.


Hors du Sénégal


Quant à l’extérieur on peut relever que les pays de forte émigration sénégalaise sont également ceux dans lesquels les mourides sont plus nombreux : la Côte d’Ivoire, le Congo, le Cameroun, l’Afrique du Sud mais aussi la France, l’Italie, l’Espagne ou encore les Etats Unis et le Canada. Les mourides étant entreprenants et travailleurs, ils n’hésitent pas à s’expatrier pour la recherche d’un gain licite. Dans ces pays étrangers où ils vivent, ils se sont organisés en ’’Dahira’’ où fonctionne la solidarité mouride mais aussi où l’on tente de recréer un espace socioculturel qui à tout point de vue rappelle TOUBA la sainte. Les résidences de SERIGNE TOUBA à l’étranger ne sont plus une nouveauté pour personne : Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké en Côte d’Ivoire, Johannesburg en Afrique du Sud, Libreville au Gabon, Bergamo, Brescia en Italie, Taverny à Paris, New York ...., toutes ces villes comptent un nombre important de mourides qui y exportent leur culture et leur civilisation. Ces pays étrangers méritent notre attention en raison des importantes manifestations que les mourides y tiennent périodiquement mais aussi en raison de leur forte organisation. Le Cheikh Mourtada Mbacké fils cadet de SERIGNE TOUBA vole de victoire en victoire dans la vulgarisation de l’Islam aux USA où résident une importante population mouride. Des journées culturelles sont dédiées à SERIGNE TOUBA dans certaines villes telles que Atlanta, New York.Brescia en Italie vient de lui emboîter les pas en en faisant de même.


Cheikh Mouhamadou Moustapha MBACKE


En tant que premier Khalif, il a annoncé l’ère des grands travaux, par l’esquisse de l’urbanisation de la ville, par la construction du chemin de fer de Diourbel à TOUBA, par l’engagement de l’édification de la Grande Mosquée de TOUBA, dont la première pierre fut posée en 1932.


Cheikh Mouhamadou Fadilou MBACKE


Le deuxième Khalif Cheikh Fallou MBACKE a poursuivi le lotissement de la ville, ainsi que la construction de la Grande Mosquée qu’il a inaugurée en 1963.


Cheikh Abdoul Ahad MBACKE


Le troisième Khalif, Cheikh Abdoul Ahad MBACKE, surnommé le Bâtisseur, a maintenu sans relâche cette dynamique pendant vingt ans avec de très grandes réalisations. Nous citerons le lotissement de la ville et la distribution gratuite de parcelles à usage d’habitation, la construction de la Bibliothèque Cheikhoul Khadim (en 1977), L’extension de la Grande Mosquée de TOUBA pour un coût d’un milliard cinq cents millions de francs CFA (1 500 000 F CFA) (1987), le démarrage de la construction de l’université islamique de TOUBA, l’implantation de nombreuses infrastructures socio-économiques. TOUBA est le plus grand sanctuaire du mouridisme. Son imposante Grande Mosquée, ses innombrables centres d’éducation et de formation spirituelle, le respect par ses habitants des prescriptions et proscriptions divines témoignent incontestablement de son statut de cité de DIEU, conformément à la volonté de son fondateur. C’est une ville très prospère. Elle constitue l’une des meilleures réussites urbanistiques à l’échelle planétaire. En atteste sa désignation comme ville modèle par la IIème conférence des Nations Unies sur les établissements Humains, tenue à Istanbul en 1995. Cette ville-Pélerinage accueille chaque jour des visiteurs provenant de partout pour se recueillir au mausolée du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, en quête de grâces et de bénédictions.
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Cheikh Saliou MBACKE


Le cinquième Khalif Cheikh Saliou MBACKE depuis son accession au Khalifat en 1990 n’a cessé de perpétuer l’œuvre de ses illustres prédécesseurs. Poursuite des travaux de réfection et d’embellissement de la Grande Mosquée pour un coût de plus d’1 milliard de franc CFA (1 000 000 000 F) Poursuite des travaux de l’université Islamique de TOUBA Travaux d’assainissement de la ville (canalisation des eaux de pluies notamment) Extension de l’électrification de la ville de TOUBA Mise en valeur des terres de Khelcom (Exploitation de 45 000 ha) Implantation de centre de formation aux valeurs religieuses appelé Daara (Enseignement religieux, formation spirituelle, initiation au travail) Construction de luxueuses résidences au nom de Cheikh Ahmadou Bamba dans les quartiers de la cité Bénite de TOUBA. etc. Cette énumération n’est qu’un aperçu qui est loin de retracer exhaustivement les réalisations du Khalif effectuées toutes sur fonds propres. Pour mesurer davantage le développement de TOUBA il faut interroger les statistiques concernant la consommation en l’eau, en électricité et en téléphone. TOUBA à elle seule compte plus d’abonnés au téléphone que le reste de la région de Diourbel dont elle fait partie ainsi que celle de Louga et de Saint-Louis réunies. Concernant l’électrification de la ville les nouveaux quartiers qui sortent de terre comme des champignons malgré les efforts consentis par les autorités sont toujours dans l’attente Le taux d’urbanisation en cette période de récession économique est galopant à TOUBA ; elle vient juste après Dakar avec un taux de ....%. Les prévisions des statisticiens sont toujours dépassées quelque temps après leur énonciation. Les villages environnants la cité bénite ont tous été phagocytés.


dahira mathlaboul fawzaini 18 safar thiès/sénégal

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