jeudi 3 octobre 2013

Biographie de Fakhr Ad-Dîn Ar-Râzî - Maurice Gloton









D'après le Traité sur les Noms Divins de Fakhr ad-Dîn ar-Râzî (فخرالدين الرازى), traduit par Maurice Gloton, éd. Albouraq, 2009


 
Muhammad Abû ‘Abd Allâh Muhammad Ibn ‘Umar Ibn al-Husayn Ibn Hasan Ibn ‘Alî surnommé Fakhr ad-Dîn, gloire de la Religion, naquit à Rayy, le vingt-cinq Ramadân de l’an 544 ou 543/1149 selon certains chroniqueurs . C’est de sa ville natale qu’il tint son nom Râzî . Il fut redevable d’un de ses surnoms, Ibn al-Khatîb, le fils du prédicateur, à la fonction qu’occupait son père, prédicateur à Rayy, Diyâ ad-Dîn abû al-Qasîm .
Son nom ne doit pas être confondu avec celui de Abû Bakr Muhammad Ibn Zakariyyâ plus connu en occident latin sous l’appellation de Razès, célèbre médecin et philosophe mort en 313/925, trois siècles avant Râzî .

Fakhr ad-Dîn ar-Râzî fut un imâm (chef préposé) magnifique, Maître difficilement égalé en maintes disciplines et sciences islamiques . Il était d’une compétence éprouvée dans les sciences religieuses fondamentales (uçûl al-Dîn), théologien habile, logicien, commentateur, auteur d’un grand nombre d’ouvrages célèbres dans tout l’univers islamique . Il possédait la maîtrise dans toutes les disciplines qu’il abordait . Il avait la connaissance parfaite de l’arabe et du persan et composa des poésies dans ces deux langues . Il enseigna le droit canon (fiqh), la théologie dogmatique (kalâm) 1, l’histoire, la philosophie – surtout celle d’Ibn Sinâ 2, l’Avicenne des latins, dont il commenta plusieurs ouvrages et auquel il emprunta certains aspects doctrinaux fondamentaux . Il aborda l’alchimie sans grand succès . Il connaissait bien la médecine, l’astrologie, la physognomonie (firâs), la géométrie et la minéralogie et composa sur ces disciplines plusieurs traités qui firent longtemps autorité .
Cet homme de culture encyclopédique, ouvert, à toutes les connaissances de l’époque était servi merveilleusement par une mémoire fidèle et précise qui faisait la grande admiration de ses contemporains . Son jugement et sa démarche logique, rigoureuse et méthodique contribuèrent à faire imposer ses vues en matières théologique et philosophique et l’aidèrent à triompher aisément de ses adversaires principaux : les Mu’tazilites 3 et les Karramites 4  .

Son éloquence était célèbre . Sa voix chaleureuse communiquait l’émotion religieuse et lui-même avait le don des larmes qui passait dans son auditoire . Cette facilité à s’exprimer était encore relevée par une rare habileté à trouver des preuves sur tous les sujets qu’il traitait en public ou dans ses écrits, ce qui confondait et mortifiait souvent ses adversaires . Malgré ses dons exceptionnels qui le mettaient loin à la tête de ses contemporains, il restait prudent en traitant les questions touchant au droit canon, à la théologie et à la philosophie et savait pleurer sur ses fautes et ses erreurs ainsi qu’en témoignèrent certains de ses contemporains dont le célèbre soufi, Muhyî ad-Dîn Ibn ‘Arabî surnommé le Sheikh al-Akbar, le Maître le plus grand 5, qui lui fit parvenir une épître dont nous présenterons le contenu plus loin .
Sa voix était chaude, vibrante et puissante comme sa personne dont la stature, sans être très grande impressionnait .

A Hérat, où il passa une grande partie de sa vie et où il s’éteignit, les notables de la ville, les grands docteurs en diverses sciences assistaient à ses prédications . Il avait la confiance de la plupart des gens qui reconnaissaient en lui un homme d’une intelligence exceptionnelle et d’un savoir hors pair . Lorsqu’il voyageait, il avait une suite impressionnante de savants, disciples en toutes sciences qui l’accompagnaient, trois cents, dit-on !
Son père, prédicateur à Rayy, était docteur de la Loi religieuse selon l’école d’interprétation de l’Imâm al-Shâfî’î 6 et d’obédience théologique ash’arite 7 . Selon l’usage fréquent à l’époque, il enseigna les sciences religieuses à ses deux fils, Fakhr al-Dîn et Rukn al-Dîn, l’aîné qui montra fort peu de dispositions pour l’étude mais beaucoup de jalousie pour son frère cadet .

Râzî, dans son traité intitulé tahçîl al-haqq, l’acquisition de la vérité, justifie la science qu’il reçut par tradition en remontant jusqu’à l’Imâm al-Shâfî’î . Il sera amené pourtant à rejeter certains points doctrinaux et d’interprétation de ses deux illustres prédécesseurs : l’Imâm al-Shâfî’î en Droit et Abû al-Hasan al-Ash’arî en Théologie, pour adopter quelquefois le point de vue des Mu’tazilites ou des philosophes tel que Ibn Sînâ et présenter ses propres perspectives doctrinales originales .
A la mort de son père, il eut deux Maîtres célèbres, Al-Kamâl as-Samnanî en Droit et al-Majd ad-Din al-Jîlî en Théologie et en Philosophie 8 . Ce dernier fut un disciple de al-Hâmid Ghazâlî 9 . Râzî suivit Majd ad-Din al-Jîlî un certain temps dans les voyages qu’il fit à Marâgha où il fut appelé à prêcher et à enseigner .

Selon l’usage, il entreprit de voyager après avoir achevé son cycle complet de formation religieuse et philosophique .
On le retrouve à Khwarazm disputant avec les Mu’tazilites . Devant l’hostilité de ceux-ci, il fuit et retourne à Rayy .

Ensuite, il partit en Transoxiane 10 vers 580/1184, toujours débattant des questions théologiques délicates avec des représentants de différentes écoles doctrinales : Mu’tazilites, Karramites et Matûridites 11 .
Des contacts s’établirent, à son retour à Rayy, avec le gouverneur de Ghazna, Shihâb ad-Dîn al-Ghûrni qui le reçut avec beaucoup de considération et d’honneur au point de lui faire construire une école où il put enseigner . Il dut lutter contre les Karramites, avec succès dans un premier temps, en faisant revenir à l’orthodoxie, le frère du gouverneur, Ghiyâth ad-Dîn, l’arrachant ainsi à leur emprise .

Râzî retourne au Khurâsân en 584/1188 et bénéficie du patronage du roi ‘Ali ad-Dîn Tukush . Il devint le précepteur de son fils Muhammad . Quand celui-ci parvint au trône à la mort de son père, l’influence de Râzî grandit .
Il voyagea, dit-on, aux Indes en passant par Samarkande et finit par s’établir à Hérat en 600/1203 où il passa le reste de sa vie . Il acquit là de nombreux biens . Sa renommée devint telle qu’on l’appelait le Sheikh al-Islâm .

Son orthodoxie sunnite, de tendances ash’arites et shâfi’îtes, tant en matière de théologie que de jurisprudence, lui avait attiré des ennemis acharnés, parmi les Mu’tazilites, les Karramites et, quelquefois, les Matûridites . Certains de ses adversaires, jaloux de son succès et de son emprise auprès des grands et du peuple, tentèrent des émeutes contre lui . On l’accusa même d’encourager la philosophie aristotélicienne dans ses écrits et dans ses paroles . Jusqu’à sa mort, il eut à combattre, sans relâche, les adversaires de la Tradition « orthodoxe » .
Le testament qu’il dicta sur son lit de mort est une « véritable » profession de foi et constitue un témoignage de total abandon à Dieu . Il y justifie son approche des disciplines de la Loi sacrée .

Il s’éteignit le mardi premier de Shawâl, jour de la fête de la Rupture du Jeûne, l’an 606/1209 à soixante ans à Hérât où sa tombe est toujours vénérée 12 .

Son œuvre écrite

L’œuvre écrite de Râzî, laissée à la postérité est considérable . Certains de ses contemporains faisaient entendre, non sans quelque malice, qu’une partie de son immense fortune venait de là . Même si cette insinuation est fondée, un auteur médiocre, à cette époque, ne pouvait composer une telle somme sans que les lecteurs ou les auditeurs n’eussent reconnu la portée d’une telle œuvre .
Les ouvrages qu’il composa traitent de la plupart des disciplines scientifiques de son temps : théologie (kalâm), droit canon (fiqh), éthique (‘ilm al-akhlâq), philosophie (hikma ou falsafa), grammaire, rhétorique, commentaire du Coran (tafsîr), médecine, astrologie, géométrie, physiognomonie, chirognomonie, le tout à notre connaissance actuelle représentant plus de cent titres dont certains sont de véritables sommes : son immense commentaire du Coran constitue à lui seul trente-deux gros volumes .

En dehors de ce grand commentaire coranique intitulé Mafâtih al-Ghayb, Les Clés du Mystère, qui abonde en questions théologiques, ses traités les plus connus sur le Kalâm sont les suivants :

-Al’arba’în fî uçûl al-dîn, Quarante questions sur les principes de la Religion ;

- Asâs al-taqdîs qui traite de la transcendance et de l’immanence de Dieu ;

-Al-ma’âlim fî uçûl al-dîn traitant de diverses questions théologiques controversées ;

-Al-mabahith al-‘imâdiyya fî al-matâlib al-mu’ adiyya

-Al-mahçûl

-Al-muhaççal, précis de méthode et de somme théologique

-Lawâmi’ al-bayyînât fî sharsh asmâ’ Allâh al-husnâ wa al-çifât, traité qui fait l’objet de la présente traduction .

 
1.      Le terme Kalâm signifie parole et discours . L’origine de la désignation de la Théologie dogmatique ou scolastique islamique par ce mot Kalâm est en relation étroite avec le problème majeur en Islam de la Parole divine, en Dieu-même, comme Qualité d’essence et dans Son expression révélée .

La Théologie dogmatique ainsi désignée se présente comme une approche rationnelle des données et des lieux théologiques . Elle ne traite donc pas, si ce n’est accidentellement, des questions mystiques, de gnose, de réalisation spirituelle que le Taçawwuf approfondira comme étant de son domaine propre .

2.      Ibn Sînâ (Abû ‘Alî Husayn ibn ‘Abd Allâh) est né à Afshana près de Boukhara en 370/980 et mort en 428/1037 près de Hamadan . Caractère précoce et encyclopédique, il maîtrisait les disciplines suivantes : grammaire, géométrie, physique, médecine, jurisprudence, théologie, philosophie . Cf. Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Paris, 1964 . Cf. Ibn Sînâ, Livre des Directives et Remarques, traduction avec introduction et notes par A.M. Goichon, Paris, 1951 . Cf. Henry Corbin, Avicenne et le Récit visionnaire, Paris, 1979 (seconde édition) .

3.      Les Mu’tazilites représentent une Ecole musulmane de tendance rationaliste qui prit naissance dans la première moitié du IIè siècle de l’Hégire à Basra et se développa très rapidement à Bagdad et dans l’univers islamique de l’époque .

L’origine du nom mu’tazilite est controversée . Leur doctrine repose sur cinq thèses principales : 1) L’Unité divine (tawhîd) transcendante et négation des Qualités divines distinctes de l’Essence . 2) La Justice divine (‘adl), libre arbitre et liberté . 3)  La promesse et la menace ou le sort des croyants dans la vie future . 4) La situation intermédiaire (al-manzila bayna al-manzilatayn) entre la Foi et l’incrédulité . 5) L’Ordre divin de faire le bien et d’interdire le mal (al-amr bi al-ma’rûf wa al-nahy ‘an al-munkar) .

Pour l’exposé complet sur cette Ecole Cf. Albert N. Nader : Le Système philosophique des Mu’tazila, Beyrouth, 1956 et Louis Gardet et M.M. Anawati : Introduction à la Théologie musulmane, Paris, 1948 .

Pour faciliter l’exposé de Râzî sur les aspects doctrinaux des différents représentants de l’Ecole Mu’tazilite, nous donnons ci-après le nom des principaux d’entre eux avec la date de leur mort, sur deux tableaux synoptiques, l’un concernant la branche de Basra et l’autre celle de Bagdad .

4.      Cette Ecole tire son nom de son fondateur Abû ‘Abd Allâh Muhammad b. Karrâm né à Nisâbur dans la première moitié du III/IV – siècle et mort en 255/870 . On ne connaît sa doctrine que par des hérésiologues tels que Baghdâdî, théologien ash’arite et Sam’ânî .
Il disait que Dieu est une substance (jawhar) . Sa tendance anthropomorphiste lui faisait interpréter très concrètement les versets de Coran dans lesquels Dieu est décrit avec des membres ou des caractéristiques des êtres créés d’où, selon lui, la localisation de Dieu et de Son Trône . Les partisans de cette école sont dénommés les Corporatistes ou Anthropomorphistes (mujassîma) . V. ‘Abd al-Qâhir al-Baghdâdî, Kitâb al-farq bayna al-firaq, Le Caire s.d. p. 202 sq. ; et aussi Michel Allard : Le Problème des Attributs divins, Beyrouth, 1965, pp. 321 – 328 .

5.      Muhyî ad-Dîn Abû ‘Abd Allâh Muhammad Ibn ‘Alî Ibn Muhammada Ibn al ‘Arabî al-Hâtimû at-Tâ’î naquit à Murcie le 27 Ramadân 560/7 août 1165 et mourut à Damas le 28 rabi’a II 638/16 novembre 1240 . Il ne doit pas être confondu avec le traditionaliste né à Séville Abû Bakr Muhammad Ibn ‘Abd Allâh (468/1076 – 543/1148) . Son œuvre immense traite de toutes les sciences religieuses islamiques depuis celles de la Loi exotérique (sharî’â) jusqu’à celles de la Vérité essentielle (haqîqâ) et de la Voie spirituelle ou mystique (tarîqa) . Citons ses ouvrages les plus célèbres : Les Ouvertures spirituelles mecquoises (al-Futûhât al-makkiyya), Le livre des Chatons des Sagesses (al-Fuçuç al-hikam), traduit intégralement, annoté et commenté par Charles-André Gilis, éd. Albouraq – Librairie de l’Orient, 1997-1998 . Osman Yahia a recensé dans son Histoire de la Classification de l’œuvre d’Ibn’Arabî, plus de 800 titres dont 550 seraient encore existants .

6.      Al-Shâfî’î (150/767-204/820), est le fondateur d’une des quatre Ecoles de droit canon qui porte son nom : l’Ecole d’interprétation shafî’îte . Il est l’auteur des traités al-Umm et al-Risâla . Il fut un spécialiste du droit mais aussi du Hadith et innova une science du droit fondé sur des principes abstraits appelée depuis uçûl al fiqh dont les règles et les lois particulières sont les branches (furû’) .

7.      L’Ash’arisme du nom de son fondateur Abû al-Hasan ‘Alî b. Isma’îl b. Abî Bishr al-Ash’arî né à Basra en 260/873 et mort en 324/936 à Bagdad . Il commença par suivre l’Ecole mu’tazilite jusqu’à quarante ans . A la suite d’une transformation intérieure, il se sépara de cette école pour enseigner une voie moyenne entre elle et celle des littéralistes attachés à la lettre de la Sunna . Il écrivit de nombreux ouvrages dont les plus connus sont : Maqâlât al-Islâmiyyin, Kitâb al-Ibâna, al-Risâla ilâ Ahl al-Tajr, al-Risâla fi Istihsân al-Hawd fi ‘ilm al-Kalâm, Kitâb al-Luma’ .

Sa doctrine est un équilibre entre le rationalisme des Mu’tazilites et le littéralisme des gens de la Tradition . Cet équilibre se retrouve chez lui dans la position moyenne qu’il professa entre la transcendance et l’immanence de Dieu et les anthropomorphismes qui Le décrivent . Cette voie modérée qui donna un si grand essor à sa doctrine se retrouve exposée chez lui dans les trois difficultés théologiques majeures : le problème des Qualités divines, celui de la Parole divine incréée ou/et créée, celui du libre arbitre et de la prédestination . Voir à ce sujet l’introduction et chapitre neuf . Il existe des ouvrages qui traitent de la doctrine ash’arite . Citons celui de Michel Allard : Le Problème des Attributs divins dans la Doctrine d’Al-Ash’arî et de ses premiers grands disciples, Beyrouth 1965 .

Râzî et l’ascendance de sa lignée théologique ash’arite directe : Diyâ al-Dîn Abûl-al-Qasîm, son père, disciple de Sulayman ibn Nâçir al-Ançarî, disciple de Imân al-Haramayn Abû al-Ma’âlî al-Juwaynî (m. 478/1085) qui fut le disciple de Abû ‘Ishâq Isfarâ’înî (m. 418/1027), Abû al-Hasan al-Bâhili qui fut disciple de Abû al-Hasan ‘Alî Ibn Ismâ’il al-Ash’arî .

8.      Signalons que Majd ad-Dîn al-Jîlî fut le maître non seulement de Fakhr ad-Dîn Râzî mais aussi du célèbre Shihâb ad-Dîn Yahyâ Suhrawardi appelé le Sheikh al-Ishrâq, né en Iran en 549/1155 et mystérieusement mort dans la citadelle d’Alep en 587/1191 . Il fut le fondateur de l’Ordre des Ishrâqiyyûn . V. Henry Corbin : En Islam iranien (tome II) Sohrawardî et les Platoniciens de Perse, Paris, 1978 . De plus, Majd ad-Dîn fut disciple du célèbre Abû Hâmid Ghazâlî (450/1056-501/1111) . Ce maître en théosophie islamique forma Râzî à la philosophie d’Avicenne .

9.      Abû Hâmid Ghazâlî, naquit au Khorassan, près de Tûs en 450/1056 . C’est lorsqu’il était étudiant qu’il rencontra le célèbre Imâm al-Haramayn, Abû al-Ma’âlî al-Juwaynî ash’arite qui devint son maître . Il enseigna à Bagdad . Après une crise mystique intérieure, il quitta cette ville et sa situation pour suivre la voie des Soufis pendant dix ans . Il voyagea à Damas, Jérusalem, en Egypte, à La Mecque . Il revint ensuite à Nishâpour quelques années où il enseiga et mourut à Tûs en 501/1111 . Son ouvrage le plus célèbre est l’Ihyâ’ ‘Ulûm al-Dîn, la Vivification des Sciences de la Religion, véritable somme théologique d’obédience ash’arite dans laquelle il situe le Taçawwuf à sa véritable place d’honneur .

10.    V. Fathalla Kholeif A study on Fakhr al-Dîn al-Râzî and his controversies in Transoxiana, Beyrouth, 1966 .

11.    Abû Mançûr Muhammad ibn Muhammad al-Mâturîdî al-Samarqandî, mort en 333/944 fut le chef éponyme de cette Ecole . On ne connaît toutefois que fort peu de choses sur ce personnage qui naquit à Samarkande . Son Œuvre maîtresse, actuellement disponible est son Kitâb al-Tawhid présenté par Fathalla Kholeif Edition, Beyrouth, 1970 .

Sa doctrine considérée comme orthodoxe diffère néanmoins sur des points importants de l’Ecole ash’arite . En droit canon il appartenait à l’Ecole de Abû Hânîfa persan comme lui, de tendance libérale et rationnelle .

Les différences doctrinales théologiques avec l’Ecole ash’arite résident surtout dans la qualification des actes de l’homme qui lui est attribuée . Maturîdî affirmait aussi que le Fidèle peut dire : « Je suis vraiment croyant », sans préciser : « si Dieu veut » . Dieu ne punit point les obéissants . Les « Mâturîdite » sont considérés comme des gens de la Tradition et du Hadîth : les Ash’arites le sont dans l’Occident de l’Islam, les Mâturîdites dans l’Orient . Le principal représentant de cette Ecole est le célèbre Najm ad-Dîn Hafs an-Nasafî (m. 537/1142) dont la ‘Aqîda est encore enseignée dans les grandes Mosquées avec les œuvres de Jurjânî, Ijî et Taftâzânî

12. Pour plus de détails sur la biographie et bibliographie de Râzî, on peut consulter : Encyclopédie de l’Islam à Fakhr al-Dîn al-Râzî, Fathalla Kholeif :  A Study on Fakhr al-Dîn al-Râzî and his controversies in Tansoxiana, Beyrouth, 1966 . Ibn Hajar al-Asqalânî et Ahmad Ibn ‘Alî : Lisân al-Mizân, Hyderabad 1330/1912, Ibn al-Qiftî, Jamâl al-Dîn Abû al-Hasan ‘Alî Ibn Yûsuf : Tarikh al-Hukamâ’, Leibzig 1320/1902, al-Safadî Salâh al-Dîn-Khalîl Ibn Aybak : Al-Wâfi bi al-Wafayât, Damas, 1959 .

 

 

 

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